#Chlamydia
#gonorrhée
#jeune
#maladie
#Santé
#sensibilisation
#sida
#victime
4 janvier 2009

MTS en recrudescence chez les jeunes

AlterHéros

Malgré les campagnes de sensibilisation qui se multiplient sur les écrans de télévision et dans les couloirs du métro, de plus en plus de jeunes Québécois sont infectés par des maladies transmissibles sexuellement, révèle une étude du ministère de la Santé.

«Malgré tout ce qu’on fait, on n’obtient pas de bons résultats, déplore le directeur national de santé publique du Québec, Alain Poirier. Malheureusement, plusieurs maladies continuent de (se propager).»

En 2008, la chlamydia fera 14 426 victimes, soit 959 de plus que l’an dernier. La gonorrhée touchera pour sa part 1 626 Québécois, soit une augmentation de 219 par rapport à 2007, et la syphilis affectera 56 personnes de plus pour atteindre 300 cas.

Les jeunes
Ce sont les personnes de 15 à 24 ans qui sont, de loin, le plus vulnérables à la majorité de ces infections, situation qui inquiète bien des experts. Les jeunes représentent notamment 65 % des cas de chlamydia et 41% des cas de gonorrhée.

Sept cas de syphilis infectieuse pour ce groupe d’âge sont aussi prévus en 2008, du jamais vu. On a recensé cinq cas en 2007.

«On leur envoie un double message en leur disant: Ayez du fun, mais soyez prudents, dit la sexologue et religieuse Marie-Paul Ross. Les adolescents ne retiennent que le fun.»

Selon elle, les jeunes Québécois sont victimes de la mode. «La société fait la promotion d’une sexualité irresponsable. Ils ont 12 ans, mais se pensent à 25. Beaucoup ne se protègent pas.»

Les adolescents ne mettent pas longtemps à confirmer son discours.

«Le but, c’est de se dévierger le plus jeune possible. Les gens ne prennent pas le temps de vérifier si l’autre a des MTS ou de penser au condom», lance Alisha, une élève de secondaire trois de l’école secondaire Jeanne-Mance rencontrée hier midi.

«C’est gênant d’en demander à l’infirmière de l’école et, de toute façon, c’est bien plus l’fun sans », renchérit son collègue de classe Alexandre.

Le sida
Bien que les cas de sida n’augmentent pas de façon aussi alarmante que d’autres MTS, le virus continue de gagner du terrain. On prévoit de 500 à 1 400 nouveaux diagnostics cette année. Un sombre tableau à l’aube de la Semaine canadienne de sensibilisation au VIH-sida (voir plus bas).

«On ne voit plus de gens mourir du sida ou dépérir devant nos yeux, alors ça fait moins peur», dit Alain Poirier. Cette disparition de la peur a une incidence sur le comportement sexuel et le taux de transmission de plusieurs maladies. «On les attrape toutes en baisant et on s’en protège simplement avec un condom», dit-il.

Le sida alimente encore les préjugés

Vingt-cinq ans après la découverte du virus du sida, les malades continuent de se sentir discriminés au Canada, révèle un sondage mené par plusieurs organismes.

Selon les résultats de l’enquête réalisée auprès de 381 Canadiens vivant avec le VIH, 82 % des répondants doivent continuer de lutter contre la stigmatisation.

Plus de la moitié des sondés (52 %) affirment que la maladie affecte leur capacité à se trouver un emploi et 44 % cachent leur condition à leurs collègues de travail.

«Nous devons éduquer les gens afin que tout le monde comprenne mieux la maladie et les traitements», dit le porte-parole de la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida, René Légaré.

Les effets secondaires représentent aussi une problématique importante pour les malades.

La majorité subit des effets secondaires qui ont une incidence sur le quotidien.

Quelque 68 % souffrent de fatigue, 53 %, de troubles du sommeil et 48 %, de diarrhées.

«Le VIH, ce n’est pas une petite infection, fait valoir le directeur national de santé publique du Québec, Alain Poirier.

«Même si on est un peu revenus à l’état d’esprit où on pense que ça se guérit, ça reste une catastrophe de le contracter.»

Moins pire que dans le reste du Canada
Le Québec fait bonne figure par rapport au reste du Canada pour le taux d’infection de bon nombre de maladies transmissibles sexuellement (MTS).

La chlamydia, la gonorrhée et l’hépatite C, pour ne nommer que celles-là, font moins de victimes dans la Belle Province que chez nos compatriotes anglophones. La chlamydia, par exemple, infecte 231 Canadiens et 176 Québécois sur 100 000 cette année.

La gonorrhée frappe pour sa part 31 Canadiens et 18 Québécois pour le même taux. Mais contrairement au reste du pays, les hommes québécois sont beaucoup plus vulnérables que leurs partenaires féminines.

La syphilis infectieuse fait foi d’exception; plus de victimes chez nous y sont confrontées.

Comme pour le Québec, les Canadiens de 15 à 24 ans sont les premières victimes des MTS. «Ils doivent apprendre à respecter leur âge au lieu d’imiter la sexualité des adultes», croit la sexologue Marie-Paul Ross.

«Avec toute la pornographie, ce n’est pas facile. Ils sont à l’âge des becs et de se donner la main et s’ils ont des relations sexuelles, il faut que ce soit par amour.»

Maladies transmissibles sexuellement au Québec
44 Le taux de Montréalais par 100 000 habitants qui contractent chaque année la gonorrhée.

65 % La proportion des Québécois infectés par la chlamydia ont entre 15 et 24 ans.

32 % La proportion de cégépiens qui n’utilisent pas toujours un condom avec des partenaires d’un soir.

90 % La proportion de Québécois infectés par la syphilis qui sont des hommes homosexuels.

1988 Le nombre de cas d’hépatite C au Québec en 2008.

69 % La proportion de Québécois infectés par la chlamydia qui sont des femmes.

1736 Le taux de citoyens du Nunavik infectés par la gonorrhée par 100 000 habitants (la moyenne québécoise est de 10 par 100 000 habitants).

64 % La proportion des cas de sida au Québec qui sont déclarés à Montréal.

Source: Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec

Similaire