28 mars 2024

Choix du partenaire sexuel: odeurs corporelles et génétique

AlterHéros

Selon une étude réalisée par des chercheurs brésiliens, le choix d’un partenaire serait en partie dicté par des facteurs génétiques. Chez les couples mariés, une plus grande diversité génétique serait favorisée, afin de maximiser la santé de la progéniture. La sélection des meilleurs partenaires, soupçonnent les chercheurs, pourrait se faire, en partie, par le biais des odeurs corporelles.

Cette étude, dirigée par Maria da Graça Bicalho (Université de Paraná, Brésil), s’intéressait à une zone génétique bien précise: le complexe majeur d’histocompatibilité, c’est-à-dire un ensemble de gènes du chromosome 6 qui jouent un rôle dans les réponses du système immunitaire et dans la reproduction.

Si les parents montrent moins de ressemblance dans les gènes de leur complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), les enfants pourraient posséder une plus grande richesse génétique dans cette zone, et par conséquent lutter plus efficacement contre les maladies.

La recherche de l’équipe brésilienne consistait donc à comparer les gènes du CMH chez 90 couples mariés, et à comparer ces résultats avec 152 "couples virtuels" générés aléatoirement par ordinateur.

Comme il était raisonnable de le soupçonner, les chercheurs ont noté une différence significative dans la génétique de ces deux groupes. En effet, les couples mariés montrent davantage de différences dans leur CMH que les "non couples", ce qui suggère que cette zone génétique joue un rôle dans la sélection des partenaires.

"Bien qu’il soit tentant de penser que les humains choisissent leur partenaire à cause de leurs similitudes, notre recherche montre clairement que ce sont les différences qui font que la reproduction est effective et que le désir inconscient d’avoir des enfants en santé est important dans la sélection d’un partenaire", explique Maria da Graça Bicalho.

D’après Maria da Graça Bicalho, cet effet pourrait être une stratégie de l’évolution pour éviter un appauvrissement génétique et augmenter les chances de survie. Les chercheurs reconnaissent évidemment que des aspects culturels et sociaux, notamment, influencent la sélection du partenaire, mais estiment que ces facteurs génétiques ne doivent pas être négligés.

Des recherches précédentes suggèrent que cette sélection "génétique" du partenaire pourrait être réalisée grâce aux odeurs corporelles. Une étude menée en 1995 par Claus Wedekind (MHC-dependent mate preferences in humans) a montré que les femmes préféraient les odeurs de ceux qui ont un CMH différent du leur. Les mêmes résultats ont été obtenus par d’autres chercheurs, mais une étude plus récente n’ait pas trouvé de lien significatif. Plusieurs recherches montrent toutefois que les femmes qui absorbent des contraceptifs oraux ont tendance à préférer les odeurs d’hommes qui ont un CMH similaire.

L’équipe brésilienne entend étendre ses recherches à l’étude des couples qui présentent beaucoup de similarité dans leur complexe majeur d’histocompatibilité car d’autres chercheurs ont déjà montrer que ces couples avaient des enfants à de plus longs intervalles de temps.

Les résultats de cette étude ont été présentés au congrès annuel de la Société européenne de la génétique humaine (European Society of Human Genetics). Lire le communiqué.

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