Me voici, sans masque, sans armure, je suis lesbienne, voici mon parcours...

J’ai terminé une relation dite «amoureuse» il y a quelques mois. Une moyenne de 1 mois ou 2 mois comme durée de chacune d’entre elles. N’ayant jamais développé des sentiments amoureux dans ces relations, une série de questions est survenue.
Depuis quelques années, troisième secondaire, ces questions étaient déjà dans mes pensées, mais n’avaient malheureusement pas été résolues. À la suite de ma dernière relation, les choses se sont plus clarifiées, on dirait que je le savais déjà depuis longtemps mais je tentais de fuire, sûrement parce que la fuite est plus facile que l’affrontement. Comme si en fuyant, tout s’arrangeait, mais non, en réalité tout s’éloignait et tout s’embrouillait.
Aujourd’hui j’ai décidé de ne plus me cacher et de m’accepter enfin à moi-même, je suis lesbienne. Ne l’acceptant pas auparavant et pas encore totalement. Au moins, cette découverte m’enlève un énorme poids sur les épaules, terminé de souffrir et d’emmener certains hommes dans cette souffrance, qui eux m’ont aussi fait souffrir à leur façon.
Dans mes relations, je crois que je me donnais à chaque fois une chance, tout d’un coup que… mais non, ces choses-là ne se changent pas, elles sont en nous depuis notre naissance et sont découvertes un jour ou l’autre dans notre vie. À y penser je crois que c’est la peur qui me contrôlait involontairement: peur de ne pas être heureuse, peur de me faire juger, peur de ne pas mener une vie dite «normale», etc. Mais au fond ces peurs ne sont que des détails, car :
– ma peur de ne pas être heureuse : je me créais ce malheur en étant dans une relation que je ne désirais pas
– peur de me faire juger : quoi que tu fasses, peu importe qui tu es physiquement ou psychologiquement, même en te mettant un masque de la personne que tu crois parfaite, tu te feras toujours juger alors ausi bien te faire juger en étant toi-même, bien avec qui tu es et ce que tu es, le reste n’est pas ta responsabilité. Je crois qu’à partir du jour où tu t’es prouvé à toi-même qui tu es vraiment, tu ne dois plus rien à qui que ce soit.
-peur de ne pas vivre une relation dite «normale»: toute petite je rêvais du prince charmant, vous savez l’histoire: ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.. Je rêvais de fonder une famille et d’avoir des enfants. Ceci me faisait énormément remettre en doute mon orientation sexuelle, mais je me rends compte qu’il y a d’autres moyens comme l’adoption et l’insémination artificielle.
Concernant mes précédentes relations, c’était très difficile. Plus la relation avançait, plus je réalisais que j’avais ce fameux masque: la fille qui joue le rôle de paraître amoureuse mais qu’en fait, elle développait seulement une amitié. Il fallait que je me dise: allez, fais-lui un calin, embrasse-le … sinon je ne le faisais pas parce qu’au fond de moi je n’y croyais pas et que je n’avais tout simplement pas ces sentiments. Je me disais aussi constamment: peut-être qu’au fil du temps les sentiments amoureux se développeront … mais non, jamais! Mes copains trouvaient que je n’étais pas affectueuse, c’était réellement le cas dans ces relations puisque je n’avais pas de sentiments amoureux. Pour fuire et que la situation se passe mieux, je leur disais que je suis tout simplement indépendante. Mais en réalité ce n’est pas le cas, je suis affectueuse, mais il est difficile de démontrer des sentiments que l’on a pas.
Concernant mon enfance, au primaire je n’étais vraiment pas féminine, linge très lousse, casquette à l’envers, mes récréations à courir, jouer au basket, au soccer, voire même me battre. La mère d’une de mes amies m’appelait même «le gars manqué» ou «tomboy».
En y repenssant, j’avais une admiration et un attachement particulier envers mes proffesseures. De plus, lorsque je voyais certaines filles, je voulais être absolument son amie. Dans ce temps, je ne comprenais pas pourquoi.
Durant toutes ces années, je n’avais aucune idée que j’étais lesbienne. Heureusement, car lorsqu’on est enfant, on peut tellement être méchant. J’aurais plus souffert je crois. Maintenant je souffre beaucoup, mais les personnes de mon âge ont acquises évidemment plus de maturité.
À la suite de plusieurs prises de tête, remises en question, nuits écoutées … je suis contente d’en savoir plus sur moi même si j’ai de la difficulté à le croire. C’était et c’est de très gros efforts psychologiquement, mais je suis contente de passer à travers. Je suis tout de même consciente qu’il y en aura de très gros encore.
Je me souviens aussi qu’à chaque party de famille, il y avait toujours une tante ou un oncle qui demandait: Pis, as-tu un petit chum? C’était un incontournable! Cette question passait par mes cousines, ma soeur et ensuite à moi… à chaque fois il y avait un autre incontournable: un malaise fou s’emparait de moi! Ne sachant pas pourquoi ce malaise était aussi important puisque la réponse était toujours non et je n’avais donc pas une suite de questions. On dirait que je me sentais mal de ne pas avoir de chum … mais au fond, il n’y avait rien de mal de ne pas en avoir un.
Je sais qu’une fois avoir reconnu son orientation à soi-même, le plus difficile est de le faire connaître aux autres, surtout à ma famille dans mon cas. Mais ça, c’est une autre chose, le plus important pour moi est mon propre bonheur et mes propres expériences, le reste suivra lorsqu’il sera le temps pour moi. Jusqu’à présent, il n’y a que mon meilleur ami qui le sait, mais je n’ai pas eu la force de lui en parler en personne, cela suivra…
Comment je l’ai su? À la force de me poser tant de questions, car je ne suis jamais tombée amoureuse. À regarder les gens dans la rue que je croise, me demander avec qui je me voyais.
Un moment qui m’a fait tellement travailler dans cette série de questions, mon élément déclencheur: c’était une soirée où je sortais aller faire le party, j’avais bu de l’alcool et un ami avait mis au défi de s’embrasser ma meilleure amie et moi. Ayant de l’alcool dans le sang, on n’a même pas hésité! Lorsque l’on s’embrassait, j’ai eu une chaleur au coeur dont je suis incapable d’expliquer. Cette chaleur était si forte, je n’avais jamais ressentie cela auparavant. J’étais un peu traumatisée, me demandant ce qui ce passait. Chose certaine, c’est que j’avais apprécier ce baiser et que je désirais à tout prix recevoir une autre fois ce défi. Et c’est un an plus tard (il y a quelques mois) que j’ai réalisé que je suis amoureuse de ma meilleure amie, c’est difficile à gérer. Je me demandais si c’était une amitié tellement forte que je croyais que c’était de l’amour, seul le temps arrange les choses. Et avec le temps j’ai réalisé que je l’aime vraiment d’amour et ce, depuis plusieurs années. Il y a certains mots, gestes et paroles qui me laissent croire que j’ai des chances. Pour le moment je n’ose pas lui parler de tout cela, j’ai peur de créer un malaise et le plus dfficile pour moi serait de la perdre. Alors je me concentre sur moi, j’apprends à me connaître davantage et j’analyse subtilement les moments passés avec elle tout en les appréciant à leur juste valeur.
J’espère que ce témoignage en aidera quelques uns et quelques unes! Je dois dire que je suis contente d’avoir partagé mon histoire avec vous, n’hésitez pas à laisser un commentaire!
Merci

Véronique

J’ai terminé une relation dite «amoureuse» il y a quelques mois. Une moyenne de 1 mois ou 2 mois comme durée de chacune d’entre elles. N’ayant jamais développé des sentiments amoureux dans ces relations, une série de questions est survenue.
Depuis quelques années, troisième secondaire, ces questions étaient déjà dans mes pensées, mais n’avaient malheureusement pas été résolues. À la suite de ma dernière relation, les choses se sont plus clarifiées, on dirait que je le savais déjà depuis longtemps mais je tentais de fuire, sûrement parce que la fuite est plus facile que l’affrontement. Comme si en fuyant, tout s’arrangeait, mais non, en réalité tout s’éloignait et tout s’embrouillait.
Aujourd’hui j’ai décidé de ne plus me cacher et de m’accepter enfin à moi-même, je suis lesbienne. Ne l’acceptant pas auparavant et pas encore totalement. Au moins, cette découverte m’enlève un énorme poids sur les épaules, terminé de souffrir et d’emmener certains hommes dans cette souffrance, qui eux m’ont aussi fait souffrir à leur façon.
Dans mes relations, je crois que je me donnais à chaque fois une chance, tout d’un coup que… mais non, ces choses-là ne se changent pas, elles sont en nous depuis notre naissance et sont découvertes un jour ou l’autre dans notre vie. À y penser je crois que c’est la peur qui me contrôlait involontairement: peur de ne pas être heureuse, peur de me faire juger, peur de ne pas mener une vie dite «normale», etc. Mais au fond ces peurs ne sont que des détails, car :
– ma peur de ne pas être heureuse : je me créais ce malheur en étant dans une relation que je ne désirais pas
– peur de me faire juger : quoi que tu fasses, peu importe qui tu es physiquement ou psychologiquement, même en te mettant un masque de la personne que tu crois parfaite, tu te feras toujours juger alors ausi bien te faire juger en étant toi-même, bien avec qui tu es et ce que tu es, le reste n’est pas ta responsabilité. Je crois qu’à partir du jour où tu t’es prouvé à toi-même qui tu es vraiment, tu ne dois plus rien à qui que ce soit.
-peur de ne pas vivre une relation dite «normale»: toute petite je rêvais du prince charmant, vous savez l’histoire: ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.. Je rêvais de fonder une famille et d’avoir des enfants. Ceci me faisait énormément remettre en doute mon orientation sexuelle, mais je me rends compte qu’il y a d’autres moyens comme l’adoption et l’insémination artificielle.
Concernant mes précédentes relations, c’était très difficile. Plus la relation avançait, plus je réalisais que j’avais ce fameux masque: la fille qui joue le rôle de paraître amoureuse mais qu’en fait, elle développait seulement une amitié. Il fallait que je me dise: allez, fais-lui un calin, embrasse-le … sinon je ne le faisais pas parce qu’au fond de moi je n’y croyais pas et que je n’avais tout simplement pas ces sentiments. Je me disais aussi constamment: peut-être qu’au fil du temps les sentiments amoureux se développeront … mais non, jamais! Mes copains trouvaient que je n’étais pas affectueuse, c’était réellement le cas dans ces relations puisque je n’avais pas de sentiments amoureux. Pour fuire et que la situation se passe mieux, je leur disais que je suis tout simplement indépendante. Mais en réalité ce n’est pas le cas, je suis affectueuse, mais il est difficile de démontrer des sentiments que l’on a pas.
Concernant mon enfance, au primaire je n’étais vraiment pas féminine, linge très lousse, casquette à l’envers, mes récréations à courir, jouer au basket, au soccer, voire même me battre. La mère d’une de mes amies m’appelait même «le gars manqué» ou «tomboy».
En y repenssant, j’avais une admiration et un attachement particulier envers mes proffesseures. De plus, lorsque je voyais certaines filles, je voulais être absolument son amie. Dans ce temps, je ne comprenais pas pourquoi.
Durant toutes ces années, je n’avais aucune idée que j’étais lesbienne. Heureusement, car lorsqu’on est enfant, on peut tellement être méchant. J’aurais plus souffert je crois. Maintenant je souffre beaucoup, mais les personnes de mon âge ont acquises évidemment plus de maturité.
À la suite de plusieurs prises de tête, remises en question, nuits écoutées … je suis contente d’en savoir plus sur moi même si j’ai de la difficulté à le croire. C’était et c’est de très gros efforts psychologiquement, mais je suis contente de passer à travers. Je suis tout de même consciente qu’il y en aura de très gros encore.
Je me souviens aussi qu’à chaque party de famille, il y avait toujours une tante ou un oncle qui demandait: Pis, as-tu un petit chum? C’était un incontournable! Cette question passait par mes cousines, ma soeur et ensuite à moi… à chaque fois il y avait un autre incontournable: un malaise fou s’emparait de moi! Ne sachant pas pourquoi ce malaise était aussi important puisque la réponse était toujours non et je n’avais donc pas une suite de questions. On dirait que je me sentais mal de ne pas avoir de chum … mais au fond, il n’y avait rien de mal de ne pas en avoir un.
Je sais qu’une fois avoir reconnu son orientation à soi-même, le plus difficile est de le faire connaître aux autres, surtout à ma famille dans mon cas. Mais ça, c’est une autre chose, le plus important pour moi est mon propre bonheur et mes propres expériences, le reste suivra lorsqu’il sera le temps pour moi. Jusqu’à présent, il n’y a que mon meilleur ami qui le sait, mais je n’ai pas eu la force de lui en parler en personne, cela suivra…
Comment je l’ai su? À la force de me poser tant de questions, car je ne suis jamais tombée amoureuse. À regarder les gens dans la rue que je croise, me demander avec qui je me voyais.
Un moment qui m’a fait tellement travailler dans cette série de questions, mon élément déclencheur: c’était une soirée où je sortais aller faire le party, j’avais bu de l’alcool et un ami avait mis au défi de s’embrasser ma meilleure amie et moi. Ayant de l’alcool dans le sang, on n’a même pas hésité! Lorsque l’on s’embrassait, j’ai eu une chaleur au coeur dont je suis incapable d’expliquer. Cette chaleur était si forte, je n’avais jamais ressentie cela auparavant. J’étais un peu traumatisée, me demandant ce qui ce passait. Chose certaine, c’est que j’avais apprécier ce baiser et que je désirais à tout prix recevoir une autre fois ce défi. Et c’est un an plus tard (il y a quelques mois) que j’ai réalisé que je suis amoureuse de ma meilleure amie, c’est difficile à gérer. Je me demandais si c’était une amitié tellement forte que je croyais que c’était de l’amour, seul le temps arrange les choses. Et avec le temps j’ai réalisé que je l’aime vraiment d’amour et ce, depuis plusieurs années. Il y a certains mots, gestes et paroles qui me laissent croire que j’ai des chances. Pour le moment je n’ose pas lui parler de tout cela, j’ai peur de créer un malaise et le plus dfficile pour moi serait de la perdre. Alors je me concentre sur moi, j’apprends à me connaître davantage et j’analyse subtilement les moments passés avec elle tout en les appréciant à leur juste valeur.
J’espère que ce témoignage en aidera quelques uns et quelques unes! Je dois dire que je suis contente d’avoir partagé mon histoire avec vous, n’hésitez pas à laisser un commentaire!
Merci

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