Je perds le nord, mes pensées suicidaires reprennent le dessus...

Marie-Édith Vigneau

Bonjour,

je ne sais vraiment plus quoi faire et je suis en train de perdre le nord comme avant l’hormonothérapie. Le pétage de coches était à cause que j’étais pas dans le bon corps et je m’étais fais voler des choses. Actuellement, c’est à cause que les démarches pour l’opération traînent depuis beaucoup trop longtemps, le fait que je ne suis pas en logement subventionné, le fait que je me sente incomprise de ma propre mère. La colocation fait suite à une injustice non résolue mais là je suis plus qu’à bout. Tout ça m’empêche de fonctionner normalement. Je suis à seulement 55% fonctionnelle et ça continue de baisser rapidement. Je suis dépassée par tout et faire les choses qui sont normalement simples me demandent un effort surhumain.
 
L’opération demande deux lettres mais il y a un gros problème car la souffrance prend déjà trop de place. Et je ne me vois pas faire ma convalescence en colocation car pour moi c’est inconcevable. Je suis coincée dans un cercle vicieux avec une énorme souffrance. Le désir d’être moi même est rendu beaucoup trop fort et les changements à l’état civil ne suffisent pas pour moi.
 
Les pensées suicidaires reprennent de plus belle et j’ai actuellement aucun espoir. J’ai plus de chances de suicide qu’une personne peut supporter en temps normal.
 
Je ne sais plus quoi faire et je suis totalement excédée.
Merci d’avance.
Réponse:
Bonjour, merci de nous faire confiance.

Sincèrement désolée pour le délai de réponse. J’espère que tu tiens bon.
Je crois comprendre que l’opération d’affirmation de genre serait une solution majeure à ta détresse et que ta convalescence devrait idéalement se faire ailleurs qu’en colocation.
Dis-moi, les professionel.le.s que tu consultent hésitent-ielles à accepter de recommander la chirurgie à cause de ta détresse psychologique ou y a-t-il d’autres motifs? Consultes-tu déjà? Si non, as-tu besoin d’une liste de professionnel.le.s qui pourraient t’accompagner dans tes démarches? C’est quelque chose que nous pouvons faire pour toi, en collaboration avec l’organisme Projet 10.
Concernant ta colocation, y a-t-il possibilité pour toi d’avoir un recours quelconque? Sinon, aimerais-tu contacter une autre ressource? Selon ta situation financière et professionnelle (s’il y a lieu), on pourrait essayer de trouver des solutions ensemble.
Ta relation avec ta mère est difficile parce qu’elle ne te comprend pas. Comment est-ce que cela se traduit? Tu n’as pas à assurer l’éducation de ta mère en ce qui concerne le fait que tu sois trans. Il y a une panoplie de ressources pour les parents de jeunes trans qui peuvent l’aider à mieux comprendre que ta transition ne te rendra que plus heureuse et fera de toi une meilleure personne, plus lumineuse et ouverte.
Quelques suggestions:
Un petit vidéo mettant en vedette une jeune fille fantastique appelée Ollie et sa mère tout aussi fantastique, la professeure Annie Pullen-Sansfaçon;
Même si tu n’es plus une enfant, le site d’Enfants Transgenres Canada peut être utile;
Pour toi et pour elle, cette fantastique liste de ressources créée par ASTT(e)Q.
En attendant de pouvoir poursuivre ta transition comme tu l’entends, est-ce qu’il y a des choses qui te font particulièrement du bien et qui te permettent de tenir bon? As-tu des gens de qui t’entourer?
Si tu as entre 14 et 25 ans, tu es la bienvenue à l’Astérisk. Tu pourrais y rencontrer des personnes trans, queer et en questionnement pour briser l’isolement, via les groupes Jeunesse Lambda et Projet 10. Sinon, l’ATQ, le Centre de lutte contre l’oppression des genres et ASTT(e)Q offrent plusieurs services qui pourraient te faire du bien.
En terminant, lorsque tu sens que tu es vulnérable et que les pensées suicidaires prennent trop de place, s’il-te-plaît, lâche un coup de fil au 1-866-APPELLE. Je suis consciente que ta relation avec le système de santé public n’est possiblement pas reluisante, mais n’hésite pas non plus à appeler le 911 si tu sens un passage à l’acte imminent.
Merci pour ta confiance envers AlterHéros. Réécris-nous si tu as envie de nous en dire plus sur ta situation, si tu as d’autres questions ou si tu as simplement envie de jaser.
Marie-Édith Vigneau. B.A. sexologie

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