Quels sont les enjeux de santé mentale chez les personnes LGBTQ ?
Je travaille présentement sur une dissertation au sujet de la santé mentale des personnes LGBTQ. J’ai 5 questions que j’aimerais recevoir la réponse d’un ou d’une professionelle afin d’enrichir mon travail.
1. Comment est-ce que dévoiler son orientation sexuelle à sa famille et aux amis peut avoir un impact négatif sur la santé mentale de quelqu’un?
2. Pourquoi est-ce que les personnes LGBTQ sont plus successible de se faire harceler?
3. Est-ce que les personnes LGBTQ sont plus successible de se faire violer?
4. Comment est-ce que la discrimination est toujours un problème au Canada?
5. Quels sont les différents moyens pour une personne LGBTQ avec des problèmes de santé mentale à chercher pour de l’aide?
Gabrielle
Bonjour Gabrielle !
Merci de nous écrire pour compléter ta dissertation. Quel sujet intéressant (ok, j’ai un parti pris) !
1. Comment est-ce que dévoiler son orientation sexuelle à sa famille et aux amis peut avoir un impact négatif sur la santé mentale de quelqu’un?
Le coming-out peut être une grande source de stress. Selon le rapport de Rapport de recension des écrits sur les indicateurs d’inclusion et d’exclusion des personnes LGBTQ+ issu du projet SAVIE-LGBTQ+ de l’UQAM (2018), 55,8% des personnes LGBTQ+ craignent de dévoiler leur orientation sexuelle ou leur identité de genre à leur famille. Également, le coming-out peut être une expérience très agréable pour certain.e.s et désastreuse pour d’autres. Alors que le message véhiculé dans la société occidentale est que le coming-out est essentiel à une vie épanouie pour les personnes LGBTQ, ce n’est pas nécessairement le cas; dans certains milieux plus hostiles à la diversité sexuelle et à la pluralité des genres, la sortie du placard peut être néfaste. Je t’invite à lire la page 10 du rapport de recension des écrits du projet SAVIE-LGBTQ+ pour avoir des données sur l’exclusion des personnes LGBTQ+ en lien avec leur famille d’origine en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre. Nous pouvons faire des liens entre ces données et la multitude d’études qui démontrent que le soutien de la famille et des proches constitue un facteur de protection pour la santé mentale des personnes LGBTQ+, alors que le rejet de la part de ces mêmes personnes constitue un facteur de risque. À l’opposé, selon une étude Ryan et al. (2010), Family acceptance in adolescence and the health of LGBT young adults, l’acceptation de la part de la famille amène une meilleure estime de soi, un meilleur support social et une meilleure condition de santé générale. Cela protège également de la dépression, de l’abus de substances et des idées et comportements suicidaires (traduction libre).
2. Pourquoi est-ce que les personnes LGBTQ sont plus successible de se faire harceler?
Principalement à cause des LGBTQphobies et du sexisme. Le problème ne vient pas des personnes LGBTQ+ elles-mêmes, ni de leur identité de genre ou orientation sexuelle, mais bien de la perception sociale qu’en ont certain.e.s. Ces différentes formes d’oppression prennent racine dans ce que l’on nomme l’hétéronormativité, soit la présomption que tout le monde est hétérosexuel. L’hétéronormativité met donc en place un système dominant dans lequel les personnes qui ne respectent pas ces normes (comme les personnes non hétérosexuelles, trans, ou non conformes aux stéréotypes de leur genre) sont considérées comme étant inférieures.3. Est-ce que les personnes LGBTQ sont plus successible de se faire violer?
Oui, les agressions sexuelles sont plus fréquemment vécues par les personnes LGBTQ+ que par les personnes cisgenres et hétérosexuelles. Dès la page 25 et surtout dans le tableau 4, à la page 26 de ce document créé par la direction de la santé publique du Québec, tu peux trouver des informations à cet effet. De plus, Lavoie et al. (2017), dans une étude menée à l’Université Laval, à Québec, démontrent que 53% des personnes LGBTQ+ rapportent avoir été victimes d’au moins un harcèlement ou une agression à caractère sexuel. Ce ne sont que des statistiques parmi tant d’autres, tu peux en trouver une panoplie si tu cherches un peu.
4. Comment est-ce que la discrimination est toujours un problème au Canada?
5. Quels sont les différents moyens pour une personne LGBTQ avec des problèmes de santé mentale à chercher pour de l’aide?
Passe une excellente semaine !
Marie-Édith, B.A. sexologie, pour AlterHéros