Je veux devenir un homme, mais j'ai peur des psychologues

Bonjour,
J’ai 15 ans, et actuellement, je pense très fort à me faire opérer pour être un homme dès que possible. Ma seule angoisse : le psy. Quand j’étais petit, j’ai eu deux très mauvaises expériences avec des psy et j’ai peur de ne pas pouvoir me faire bien comprendre d’eux, étant très timide. Je ne sais pas trop quoi faire. Savez-vous ce qu’ils vont me demander ? Ce que je dois raconter, etc, etc…

Élyse Vander

Bonjour à toi!
Ce que je comprend dans ta question, c’est que ton identité de genre est très claire pour toi: tu es un homme et tu compte bien faire ta transition dans les prochaines années. Mais une chose te fait peur: les psys. Tu as eu de mauvaises expérience et tu te demande qu’est-ce que c’est, une thérapie pour personnes trans.
Il existe un organisme international, le WPATH (www.wpath.org), qui est constitué de centaines de professionnels de la santé trans. Ceux-ci se réunissent de temps à autre pour travailler sur un document appelé le Standards of Care. Dans ce document, il y a des directives très claires aux psychologue, leur disant quoi faire et ne pas faire. Le document est rendu à sa 7e version. Alors, peu importe quel psy tu verras, apporte avec toi la version imprimée de ce document et lis la avec eux, pour t’assurer qu’il le respecteront. Car quoiqu’on en dise, ce document, lorsque bien suivi, assure un traitement humain et respectueux aux personnes trans.
Et que dit ce guide à propos du rôle des psys? Hé bien, leur rôle est principalement un accompagnement. Ils n’ont pas à décider à ta place qui tu es, et ils n’ont pas à te faire subir des mois et des mois de thérapie comme si tu étais anormal. Leur rôle n’est pas de décider si oui ou non tu as droit à des hormones ou des chirurgies. Certes, ils faut avoir leur lettre d’approbation pour avoir accès aux traitements, mais l’évaluation devrait être relativement courte. C’est à toi de décider toutes ces choses! Eux, ils sont là pour t’accompagner, t’informer, de donner une occasion de parler de la transitions et des embûches que tu rencontres. Bien sûr, puisque la transsexualité s’accompagne souvent de troubles tels la dépression ou l’anxiété, ils sont là pour t’aider à t’en sortir.
Tiens, je peux te parler de la sexologue qui m’a accompagnée dans ma transition. Bien sûr, elle m’a posé bien des questions sur ma vie lors des deux premières rencontre mais ça s’est fait dans le respect le plus complet, et elle a toujours respecté mon identité. Comme toi, je suis très timide, mais elle m’a rapidement mise à l’aise. Après les première rencontre, on a lâché mon passé et focusé pleinement sur le présent. Dans une rencontre typique avec elle, je commencais par raconter ce que j’avais accompli dans ma transition au cours du dernier mois. Elle faisait de l’écoute active, me posant des question ici et là, me félicitant parfois, mais parfois aussi me faisant remarquer les  fausses attentes que je me faisais. Puis, à la fin, elle me lançait un petit défi pour le prochain mois, ou une petite question à réfléchir. C’était très agréable et motivant. Au bout de 7 ou 8 rencontre, j’avais déjà toutes les lettres dont j’avais de besoin pour accéder aux chirurgies!
Bien entendu, tu es mineur, alors ce sera probablement un peu compliqué pour toi de trouver une bonne ressource psychologique pour toi. Par exemple, si tu vis au Québec, il y a le Dr. Shuvo Ghosh de l’Hopital Général pour Enfants de Montréal qui assure un excellent suivi auprès des jeunes. Chose sûre, peu importe qui tu verras, le secret est simple: sois toi-même, sans masque et sans. Montre leur le gars que tu est vraiment et le reste se déroulera probablement bien. Et si ce n’est pas le cas, c’est ton droit fondamental de changer de thérapeute! Et si jamais tu ne veux absolument pas voir de psy, c’est possible. Des cliniques médicales comme Head and Hands à Montréal offrent des solutions alternatives pour les jeunes, tu peux les contacter aussi!
J’espère que tu trouveras une personne de confiance. N’hésite pas à nous réécrire!

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