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7 juillet 2003

Foire aux questions sur les fondements de l'intervention jeunesse et l'homosexualité

Est-ce important de parler de l’orientation sexuelle dans les milieux jeunesse?

Pourquoi les établissements scolaires et les autres milieux jeunesse devraient-ils prendre position contre la discrimination et le harcèlement basés sur l’orientation sexuelle?

Certains milieux jeunesse adoptent une politique de non-discrimination. De quoi s’agit-il?

Puisqu’il existe déjà des lois interdisant la discrimination basée sur l’orientation sexuelle, pourquoi l’inclure dans les documents de chaque milieu jeunesse?

Les intervenants des milieux jeunesse peuvent-ils avoir un impact?

Pourquoi accorder un traitement spécial aux jeunes GLB?

Dans mon milieu, il y a beaucoup de résistances à parler d’orientation sexuelle. Que puis-je faire?

Parler d’orientation sexuelle, c’est parler essentiellement de sexualité?

Si je parle d’homosexualité, n’est-ce pas en faire la promotion?

AlterHéros

Est-ce important de parler de l’orientation sexuelle dans les milieux jeunesse?

Tous les jeunes ont le droit de fréquenter les institutions scolaires et autres sans craindre pour leur sécurité. Les conséquences de l’homophobie sont trop nombreuses et importantes pour être ignorées. Il est donc important de parler de la diversité des orientations sexuelles dans les milieux jeunesse, de nommer les réalités des jeunes gais, lesbiennes, bisexuels et de discuter d’ouverture d’esprit et de respect.

Pourquoi les établissements scolaires et les autres milieux jeunesse devraient-ils prendre position contre la discrimination et le harcèlement basés sur l’orientation sexuelle?

L’école est un lieu primordial de l’épanouissement des jeunes : elle contribue, dans une large part, à leur intégration sociale et professionnelle. Elle développe en outre leur « éducation à la citoyenneté, à la vie en collectivité, à la responsabilité » (Retour à l’école, 2001-2002). Il relève donc du mandat des établissements scolaires et des autres milieux jeunesse d’encourager le développement harmonieux des jeunes dans le respect de soi et des autres. De plus, les milieux jeunesse ont l’obligation éthique et légale de s’assurer que tous les jeunes soient en sécurité. Ces milieux doivent faire respecter les droits fondamentaux garantis par la Charte des droits et libertés de la personne.

Certains milieux jeunesse adoptent une politique de non-discrimination. De quoi s’agit-il?

C’est un document indiquant que l’établissement ne pourra tolérer que des individus soient traités différemment, insultés, harcelés ou violentés parce qu’ils sont gais, lesbiennes, bisexuels ou parce qu’on croit qu’ils le sont. L’adoption et l’implantation de ce genre de politique envoie le message aux jeunes qu’ils sont tous reconnus, respectés, égaux et qu’on assure leur sécurité. Cette politique prévoit aussi des actions en cas de violence ou de discrimination. Les milieux jeunesse peuvent prendre exemple sur le conseil des commissaires de la Commission scolaire de Montréal qui a adopté, en décembre 1999, une résolution afin de contrer le harcèlement fondé sur l’orientation sexuelle.

Puisqu’il existe déjà des lois interdisant la discrimination basée sur l’orientation sexuelle, pourquoi l’inclure dans les documents de chaque milieu jeunesse?

L’adoption et l’implantation d’une telle politique affirment de façon plus spécifique que les milieux jeunesse sont des milieux ouverts, exempts de toute forme de discrimination. C’est une façon de reconnaître le caractère unique et digne de respect de chacun. Il est également important de nommer expressément les formes de discrimination car elles peuvent être comprises différemment.

Les intervenants des milieux jeunesse peuvent-ils avoir un impact?

Les intervenants des milieux jeunesse remplissent un rôle crucial de conseiller, d’accompagnateur et de guide auprès des jeunes. Ils sont des personnesressources qui, par leurs interventions judicieuses, peuvent faire valoir pour tous les jeunes, peu importe la couleur de leur peau, leur préférence amoureuse, qu’ils soient fille ou garçon, leur droit aux rapports égalitaires et à la reconnaissance de leur personne. De plus, intervenir auprès des jeunes gais, lesbiennes et bisexuels suppose qu’on leur envoie un message positif de reconnaissance axé sur l’estime de soi et l’acceptation de leur propre orientation sexuelle.

Pourquoi accorder un traitement spécial aux jeunes GLB?

Les jeunes GLB « ne requièrent pas un traitement spécial mais méritent autant que tout autre le respect, l’empathie, la compréhension, l’acceptation ainsi que la reconnaissance de leur potentiel et des problèmes engendrés par l’homophobie » (Dorais, 2000b, p. 103). En cessant de nier l’existence de la diversité des orientations sexuelles et en reconnaissant la réalité spécifique des jeunes GLB, les milieux jeunesse parviendront à rétablir l’équilibre et à leur offrir véritablement le même traitement qu’aux autres.

Dans mon milieu, il y a beaucoup de résistances à parler d’orientation sexuelle. Que puis-je faire?

Il se peut que dans certains milieux jeunesse, les adolescents ou les membres du personnel ne soient pas à l’aise ou n’aient pas les habiletés nécessaires pour aborder la question de l’orientation sexuelle. D’autres, parfois, feront preuve d’attitudes homophobes. Ces contraintes pourraient inhiber les interventions. Toutefois, accepterions-nous l’inaction devant une discrimination basée sur la couleur de la peau sous prétexte que le milieu est trop raciste ? Il est important de se rappeler que tous les gestes comptent et que le simple fait d’accorder plus de visibilité aux jeunes gais, lesbiennes, bisexuels est déjà une démarche positive.

Parler d’orientation sexuelle, c’est parler essentiellement de sexualité?

Non, l’orientation sexuelle est un concept beaucoup plus global que le comportement sexuel et fait référence au désir, à l’attirance, à l’amour, etc. L’orientation sexuelle et l’homophobie peuvent être abordées de la même façon que le racisme, les rapports sociaux entre hommes et femmes ou encore la violence dans les relations amoureuses.

Si je parle d’homosexualité, n’est-ce pas en faire la promotion?

L’homosexualité n’est pas un choix, c’est une caractéristique de la personne, comme le fait d’être droitier ou gaucher. Parler de la diversité des orientations sexuelles ne fera pas augmenter le nombre de jeunes GLB, pas plus que le fait d’aborder la question de la sexualité n’encourage les jeunes à devenir actifs sexuellement. Simplement, certains jeunes percevront un environnement plus ouvert et accueillant qui leur permettra de s’accepter tels qu’ils sont.

Direction de la Santé Publique de Montréal-Centre

Bibliographie

  • DORAIS, M. « Mort ou Fif : La face cachée du suicide chez les garçons », Montréal, VLB éditeur, 2000, 110 p.
  • PALLOTTA-CHIAROLLI, M. « Can I use the word  gay’? », in R. Browne et R. Fletcher (sous la dir. de), Boys in Schools: Addressing the Real Issues Behaviour, Values and Relationships, Sydney, Finch Publishing, 1995.
  • RETOUR À L’ÉCOLE. 2001-2002. En ligne : http://homoedu.free.fr/lettrebtsgay.PDF

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